Wijet veut accélérer sa croissance en triplant la taille de sa flotte d’ici à 2017

Sep 7, 2015 dans Entreprises

Avec la nouvelle levée de fonds, la compagnie compte acquérir de 4 à 5 avions pour 8 millions d’euros. – Photo Stéphane Audras/REA

La petite compagnie française d’avions-taxis a lancé une levée de fonds de 15 millions d’euros.

Six ans après son lancement, Wijet s’apprête à passer la vitesse supérieure. La petite compagnie française d’aviation d’affaires lancée en 2009 sur le modèle d’un concept d’avion-taxi à prix réduit, entend passer de 6 à 20 appareils d’ici à 2017. Pour ce faire, la compagnie basée à l’aéroport du Bourget procède à une levée de fonds de 15 millions d’euros, qui se clôturera fin septembre. Ses jeunes dirigeants fondateurs, Corentin Denoeud et Alexandre Azoulay, veulent également pousser les feux à l’international avec des ouvertures de bases à Zurich et Londres et même un projet de partenariat en Chine. De quoi permettre à Wijet de passer véritablement du stade de la start-up à succès à celui de l’entreprise mature et suffisamment rentable pour durer.

Aujourd’hui, nous manquons de capacité, ce qui nous oblige à affréter pour répondre à la demande, au détriment de notre marge, explique son président, Corentin Denoeud. Les petites levées de fonds successives ne nous ont pas permis de nous développer suffisamment rapidement [cinq depuis 2009 pour un total de 8 millions d’euros, NDLR] . Avec cette nouvelle levée de fonds, cela va changer. Nous allons pouvoir rentrer un nouvel avion tous les 3 ou 4 mois.

Sur les 15 millions d’euros, 8 seraient consacrés à l’achat de 4 ou 5 avions, les autres étant financés par de l’endettement. Les 7 millions restants renforceront les fonds propres. L’opération lancée en juin auprès des quelque 120 investisseurs individuels, qui composent le capital de Wijet, serait déjà quasi bouclée.

Avec une vingtaine d’appareils, Wijet espère porter son chiffre d’affaires de 6,5 millions d’euros en 2014 à 16 millions en 2016. Mais aussi et surtout, améliorer sa rentabilité, avec un objectif de 15 % de marge brute d’exploitation en 2017, contre environ 10 % aujourd’hui. Et ce, malgré des conditions de concurrence difficile en Europe. « Outre l’écart de charges sociales, tous nos concurrents étrangers ne facturent pas de TVA. A taille comparable, cela représente l’équivalent de notre marge », souligne Corentin Denoeud.

Choisie par Air France

Pour compenser ce handicap et celui des charges sociales, Wijet peut compter sur une clientèle essentiellement française, de 700 à 800 clients réguliers, pour qui le pavillon français est encore une garantie de qualité. La petite compagnie a même été choisie par Air France pour offrir à ses passagers de première des vols en correspondance en jet d’affaires depuis ou vers Roissy-CDG. « Cela nous a beaucoup crédibilisés, même si le démarrage a été un peu lent, explique son PDG. Aujourd’hui, cela représente environ 10 % de notre chiffre d’affaires, soit de 10 à 15 vols par mois. Mais nous espérons aller plus loin, en étendant si possible cette offre à la clientèle de classe affaires.»

© Bruno TRÉVIDIC, Les Echos : retrouvez l’article original en cliquant ici