Le compte Nickel s’ouvre aux jeunes et aux professionnels

Juil 23, 2015 dans Entreprises

Ouverture de compte de paiement, compte Nickel, monetique, FPE, Financiere des paiements electroniques compte bancaire, financePascal SITTLER/REA

Le compte de paiement qui s’ouvre chez les buralistes espère convaincre 150.000 TPE en trois ans. Il dépasse désormais les 11.000 ouvertures de comptes par mois.

C’est une bonne nouvelle pour les buralistes en quête de revenus, moins pour les banques  : le compte Nickel élargit son champ d’intervention. Ce compte, qui ciblait jusqu’ici les ménages modestes et s’ouvre sans conditions de revenus en quelques minutes dans un bureau de tabac, a obtenu en juin l’agrément de la Banque de France pour proposer ses services aux 12-18 ans et aux professionnels. Une offre spécifique pour les mineurs sera donc lancée à la rentrée tandis que les TPE devraient se voir proposer le compte Nickel autour du mois de novembre.

Nous avons énormément de demandes des associations professionnelles sur les comptes pro et de parents pour leurs enfants. Cet élargissement de notre offre devrait nous permettre de totaliser 150.000 ouvertures de comptes cette année,

anticipe Hugues Le Bret, président du comité de surveillance de la Financière des paiements électroniques (FPE), l’établissement de paiement qui opère le compte Nickel. Non content d’attirer désormais plus de 11.000 nouveaux adeptes par mois, il confirme ainsi son objectif de porter le nombre de ces comptes sans banque à 220.000 fin 2015. Sur le segment des entreprises, la FPE espère convaincre 150.000 TPE en trois ans.

Souscription sur internet

Cet élargissement de l’offre ira de pair avec une évolution du modèle de souscription. L’inscription de ces nouveaux publics démarrera sur Internet avant d’être finalisée chez un des 1.500 bureaux de tabac qui devraient être agréés par la FPE à la fin de l’année (840 points de vente distribuent aujourd’hui le compte Nickel). Il s’agit ainsi de faciliter le travail des buralistes, l’ouverture de ces comptes demandant davantage de documents qu’une seule pièce d’identité : les TPE devront fournir aussi un KBIS, document officiel attestant de l’existence juridique d’une entreprise, tandis que les jeunes devront non seulement présenter une pièce d’identité mais aussi celle de leur parent tuteur, ainsi que leur carnet de famille. Il leur faudra ensuite venir avec ce parent en bureau de tabac pour que leur identité soit vérifiée par le buraliste avant de pouvoir retirer leur carte de paiement.

Selon Hugues Le Bret, ces deux publics viendront, comme les clients actuels de Nickel, chercher la transparence sur les coûts et la simplicité d’un compte qui ne tolère pas les découverts et dont le solde est actualisé en temps réel (70 % des clients sont des ménages modestes). Les jeunes se verront appliquer la même tarification que pour les adultes (20 euros par an) tandis que le tarif des TPE est encore en cours d’élaboration, mais « il sera trois à quatre fois moins élevé que dans une banque », promet Hugues Le Bret. Face au souhait des clients de « se réapproprier leur argent », le compte Nickel se dotera aussi d’outils de reporting et d’aide à la gestion budgétaire d’ici la fin de l’année.

Ce nouvel OVNI dans le monde bancaire n’a en revanche pas vocation à élargir son champ à d’autres produits bancaires que le compte. « Le principe n’est pas de faire de la vente croisée source de conflits d’intérêt. Compte tenu des nouveaux usages de consommation, le mouvement de dislocation des métiers d’épargne, de tenue de compte et de crédit est inéluctable. Les clients iront taper à la porte du meilleur de chaque spécialité en fonction de leurs besoins », anticipe Hugues Le Bret. Qui n’exclut pas dans ces conditions des partenariats futurs avec d’autres fintechs.

© Ninon RENAUD – Les Echos

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