Comment trouver le bon moyen de paiement pour un adolescent

Oct 20, 2015 dans Entreprises

Après le smartphone, la carte bancaire est pour les 12-18 ans une nouvelle étape vers l’autonomie. Nos conseils pour choisir la mieux adaptée à leurs besoins et à leur maturité.

Depuis fin septembre, le Compte-Nickel est disponible pour les jeunes. Les banques de réseau s’y préparaient, mais elles ont de quoi être nerveuses : en moins de deux ans, la version adulte du “compte sans banque”, ouvrable en cinq minutes dans un bureau de tabac, a séduit plus de 150.000 personnes.

Avec cette nouvelle clientèle, la société émettrice du Compte-Nickel vise 100.000 nouveaux comptes avant la fin 2016. Le coup de génie, cette fois-ci, ne réside pas dans les tarifs : pour unadolescent, ils se situent parfaitement dans les prix du marché. Non, il consiste à offrir aux 12-18 ans une offre strictement identique à celle des adultes. Une carte à autorisation systématique pour chaque retrait et chaque paiement, un compte consultable en ligne, et même des paiements possibles à l’étranger. Pour le look, pas de tags ni d’habillage couleur jean qui peuvent être embarrassants. “On traite tout le monde de la même manière, les enfants ont envie d’être considérés comme des êtres responsables”, explique Hugues Le Bret, cofondateur de la société. Après le premier smartphone (en moyenne autour de 11 ans), la carte bancaire est un nouveau pas vers l’autonomie.

Plus généralement, il existe deux types de moyens de paiement destinés aux 12-16 ans. Le premier est une carte prépayée, qui n’est rattachée à aucun compte en banque. Le second, une réelle carte de retrait et de paiement, avec demande systématique d’autorisation de débit pour chaque opération. “Le choix du type de carte se fait en fonction de la maturité des enfants, mais aussi selon la volonté des parents ! note Virginie Koh, responsable du marché des jeunes à la Caisse d’épargne Ile-de-France. Certains, même avec des enfants responsables, rechignent à leur laisser trop d’autonomie.”

Filets de sécurité

Pourtant, plusieurs raisons plaident en faveur du compte de dépôt, même très tôt. En premier lieu, ce compte est doté de solides filets de sécurité : il n’y a aucun risque de mauvaise surprise, puisque le découvert y est interdit. Et les parents peuvent régulièrement jeter un œil sur les dépenses de leurs enfants, et fixer des plafonds pour les dépenses et les retraits mensuels.

Ensuite, même jeunes, les adolescents ne sont pas forcément irresponsables, ainsi que le montre l’enquête menée par TNS-Sofres pour BNP Paribas : “86% des 15-17 ans déclarent s’intéresser à la gestion de leur budget : l’approche très dilettante de l’argent que l’on pourrait imaginer n’existe pas !” affirme Vincent Duval, responsable marketing du marché des particuliers. “Ils sont 34% à consulter très régulièrement leur compte et à connaître exactement le montant disponible. Et plus de 50% en ont une idée assez précise”, poursuit Vincent Duval.

Outil pédagogique

Last but not least, même responsables, les 12-18 ans sont souvent mal formés question finances, ainsi que l’explique Pascale Micoleau-Marcel, déléguée générale de l’Institut pour l’éducation financière du public. “Depuis 2012, grâce à l’enquête Pisa menée par l’OCDE, on a mesuré le niveau d’éducation financière des élèves de 15 ans. De la même manière que pour les adultes, le niveau des jeunes est très moyen, ce qui est normal, puisqu’il y a peu d’éducation financière à l’école !” déplore-t-elle.

Progressivement, les parents peuvent lâcher les rênes. Dès 16 ans, l’ouverture d’un compte de dépôt est recommandée. “A l’exception du découvert, qui n’est pas autorisé, le compte pour jeunes fonctionne de la même façon que les comptes auxquels les enfants auront accès dans le futur : c’est un excellent outil pédagogique”, rassure Virginie Koh. Les jeunes peuvent même avoir un chéquier, sauf dans certaines banques, comme la Caisse d’épargne Ile-de-France. Dans tous les cas, la gestion du compte (autorisation du chéquier, plafond du montant des opérations) est à la main des parents. Qui doivent se préparer au grand saut : à la majorité de leurs enfants, ce sont eux qui devront demander l’autorisation pour continuer à mettre le nez dans leurs comptes.

© Héloïse BOLLE pour Challenges.fr – Retrouvez l’article original en cliquant ici